« Nouvelle alphabétisation » : comment la Nouvelle-Zélande change sa façon d'enseigner la lecture

À partir de 2025, la Nouvelle-Zélande introduira un système obligatoire d’enseignement structuré de l’alphabétisation, appelé alphabétisation structurée Cela représenterait un changement radical dans la politique nationale d’éducation, s’éloignant des programmes précédents tels que Reading Recovery et introduisant une nouvelle approche fondée sur des preuves pour l’enseignement de la lecture et de l’écriture.

Quel est l'intérêt ?

L'alphabétisation structurée repose sur les principes de la « science de la lecture ». Cela implique un développement systématique et progressif de la conscience phonémique, de la phonologie, de la morphologie, de l'orthographe et du vocabulaire. Selon le ministère de l'Éducation du pays, cette approche contribuera à combler les lacunes persistantes en matière d'alphabétisation des élèves.

Pour soutenir la réforme, le gouvernement alloue 67 millions de dollars néo-zélandais pour former les enseignants, développer du matériel pédagogique et apporter un soutien supplémentaire aux élèves présentant des retards de langage. Un dépistage phonétique national sera également mis en place pour aider à identifier précocement les difficultés d'apprentissage chez les enfants.

Une attention particulière est accordée à l’intégration des approches d’enseignement en langue maorie -la langue maorie Dans les écoles utilisant le programme maori (Te Marautanga o Aotearoa), l'accent sera mis sur le développement alphabétisation- une alphabétisation complète en langue maorie, y compris la langue orale et écrite, la lecture et ce que l'on appelle la « sensibilisation à la langue ».

Critique de la nouvelle approche

Comme souvent, la réforme n'a pas fait l'unanimité. Le syndicat NZEI Te Riu Roa s'est inquiété du fait qu'une approche unique et obligatoire puisse limiter la liberté professionnelle des enseignants. Il a fait valoir que l'alphabétisation ne se limite pas à la phonétique, mais aussi à la compréhension approfondie d'un texte, ce qui nécessite des méthodes plus variées.

On craint également que l'abandon du programme Reading Recovery, déjà en place depuis longtemps, n'ait un impact négatif sur les enfants qu'il aidait. Bien que critiqué pour son inefficacité, le programme bénéficie d'une clientèle fidèle parmi les enseignants.

Quelques statistiques

Cependant, les recherches menées par l'Université de Canterbury dans le cadre de l'approche Better Start Literacy Approach (BSLA) montrent une dynamique positive : les enfants qui apprennent à utiliser l'alphabétisation structurée développent plus rapidement leurs compétences en matière de décodage de mots, d'écoute et d'écriture.

Le gouvernement estime que ce changement est une étape nécessaire pour atteindre un objectif clé : 80 % des élèves néo-zélandais de 8e année devraient avoir des compétences de base en lecture et en écriture d’ici 2030. Avec des statistiques inquiétantes ces dernières années (des milliers d’élèves n'atteignant pas le niveau minimum entre 2019 et 2022), l’apprentissage structuré pourrait changer la donne.