Où les étudiants ont postulé en 2025 — et ce que cela signifie pour les candidats de 2026

Jusqu'à récemment, le choix d'un pays pour étudier à l'étranger était, sinon tout à fait évident, du moins relativement prévisible. La majorité des étudiants internationaux se sont tournés vers les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada ou l'Australie.

En 2025, la situation a toutefois considérablement évolué. Le durcissement des politiques d'immigration et de visas, conjugué à la hausse des frais de scolarité et du coût de la vie, a entraîné une redistribution des flux étudiants internationaux. L'Europe et l'Asie renforcent leur position, tandis que les pays d'accueil traditionnels font face à un désintérêt croissant de la part des candidats étrangers.

Le Moyen-Orient mérite une attention particulière, notamment les Émirats arabes unis, qui affichent en 2025 l'un des taux de croissance les plus rapides en termes d'intérêt manifesté par les étudiants internationaux et qui deviennent progressivement un pôle éducatif mondial indépendant.

Dans cet article, nous passons en revue les principaux développements de 2025, analysons comment la géographie de la mobilité étudiante internationale a évolué et présentons les principales prévisions pour 2026.

Contenu

• Comment la géographie de la mobilité étudiante a-t-elle évolué en 2025 ?
• Intérêt en baisse aux États-Unis et au Canada
• Le Royaume-Uni maintient sa position
• Australie : un passage de la quantité à la qualité
• Europe : un attrait croissant et des positions de plus en plus fortes
• Asie : croissance accélérée et meilleures villes pour les étudiants
• Principales prévisions pour 2026
• Aide aux études à l'étranger

Comment la géographie de la mobilité étudiante a-t-elle évolué en 2025 ?

D’après les données d’ICEF Monitor, la mobilité étudiante internationale se détourne de plus en plus des destinations traditionnelles pour se tourner vers un éventail plus large de pays en Europe et en Asie.

Bien que les principaux pays de destination conservent leur influence, l'année 2025 a connu un net recul dans plusieurs d'entre eux, notamment dans les pays dits Les quatre grands Destinations anglophones : les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie.

En revanche, l'intérêt pour les pays européens et asiatiques a considérablement augmenté et ne cesse de croître. Un nombre croissant d'étudiants choisissent d'étudier en Allemagne, en France, en Espagne, en Italie, en Turquie, en Corée du Sud, au Japon, en Chine, en Malaisie et à Taïwan ainsi qu'aux Émirats arabes unis, qui sont de plus en plus perçus par les étudiants non seulement comme une « alternative », mais aussi comme un choix stratégique pour obtenir une éducation internationale.

Nous examinons ci-dessous les principales tendances qui façonnent la mobilité étudiante internationale, en nous basant sur les Enquête mondiale de référence sur les inscriptions 2025, qui comprenait des réponses de 461 universités réparties dans 63 pays, dont :

• 201 institutions des États-Unis
• 20 institutions du Canada
• 39 institutions du Royaume-Uni
• 133 institutions d'Europe
• 26 institutions d'Asie

Intérêt en baisse aux États-Unis et au Canada

Les évolutions négatives les plus importantes ont touché l'Amérique du Nord. Aux États-Unis, près de la moitié des établissements interrogés (48 %) ont fait état d'une baisse des inscriptions d'étudiants internationaux en premier cycle, tandis que 63 % ont constaté une diminution au niveau de la maîtrise. Globalement, les inscriptions en premier cycle ont chuté de 6 % et celles en cycles supérieurs de 19 %. La principale cause de ces changements est une politique gouvernementale restrictive.

La situation au Canada semble encore plus préoccupante. En 2025, les inscriptions d'étudiants internationaux ont diminué de plus d'un tiers par rapport à l'automne 2024 (–36 % au niveau licence et –35 % au niveau master). Comme aux États-Unis, la principale raison est le durcissement des politiques d'immigration et de visas – un avis partagé par 90 % des établissements canadiens interrogés. Il est à noter que le Canada est la seule des quatre principales destinations internationales à avoir instauré un plafond strict pour le nombre d'étudiants internationaux, limitant ainsi davantage la mobilité étudiante.

Le Royaume-Uni maintient sa position

Les données les plus récentes de HESA concernant les inscriptions se rapportent à l'année universitaire 2023/24, où – pour la première fois en dix ans – le nombre total d'étudiants dans les universités britanniques a diminué par rapport à l'année précédente. Bien que la baisse globale soit modeste (–1 %), elle masque une diminution plus importante de 7 % du nombre d'étudiants internationaux. En 2023/24, les universités britanniques ont accueilli 732 285 étudiants internationaux, contre 758 855 en 2022/23.

Dans le même temps, le Royaume-Uni a vu sa demande regagner la part des autres grandes destinations internationales, notamment des États-Unis. Au cours des cinq premiers mois de 2025, 76 400 demandes de visa étudiant ont été déposées par des étudiants internationaux, soit près de 30 % de plus qu’à la même période en 2024.

De plus, selon l'enquête mondiale sur les inscriptions, les établissements britanniques ont signalé une augmentation modeste mais positive des inscriptions internationales à l'automne 2025, avec des chiffres en hausse de 3 % d'une année sur l'autre.

Australie : un passage de la quantité à la qualité

En 2024, l'Australie a accueilli 821 555 étudiants internationaux, soit une augmentation de 9 % par rapport à 2023. Depuis, le nombre de candidatures internationales a considérablement diminué. Au cours de l'année universitaire 2024-2025, les établissements ont reçu 427 000 candidatures, contre 600 000 l'année précédente.

Ce recul est principalement dû à une combinaison de mesures politiques gouvernementales, de taux élevés de refus de visas et de frais de visa accrus. Au cœur de ces changements se trouve la stratégie éducative australienne dans son ensemble : les universités privilégient la qualité à la quantité, ce qui se traduit par des critères d’admission plus stricts et une approche plus sélective du recrutement international.

Europe : un attrait croissant et des positions renforcées

L'Europe attire de plus en plus les étudiants internationaux, une tendance clairement reflétée dans les données de recherche pour 2025. L'Espagne, l'Italie, l'Allemagne et la France devancent le Canada et l'Australie en termes de demande en ligne pour les programmes d'études, tandis que l'intérêt pour les universités espagnoles atteint un niveau comparable à celui des établissements britanniques.

Les pays d'Europe du Nord affichent également une croissance soutenue : l'intérêt pour les études dans la région nordique a augmenté de 33 %, selon les données de la plateforme Keystone.

Globalement, l'Europe figure parmi les 10 destinations d'études les plus populaires en 2025, selon une analyse des recherches mondiales.

Les données relatives aux inscriptions confirment cette tendance. Selon l'enquête mondiale de référence sur les inscriptions, les universités européennes ont obtenu de bons résultats en matière d'attraction des étudiants internationaux. Au niveau licence, 30 % des établissements ont fait état d'effectifs stables, tandis que 43 % ont enregistré une croissance. Au niveau master, 30 % ont indiqué des effectifs stables et 45 % ont constaté une augmentation – des chiffres nettement supérieurs à ceux observés en Amérique du Nord.

Exemples au niveau national :

• Allemagne L'université a accueilli plus d'étudiants internationaux que jamais auparavant au cours de l'année universitaire 2024/25, avec plus de 400 000 étudiants étrangers, et a lancé plusieurs initiatives visant à attirer et à retenir les talents internationaux.
• France L'établissement a enregistré une augmentation de 17 % des inscriptions d'étudiants internationaux en 2024/25 et s'est fixé un nouvel objectif : accueillir 500 000 étudiants internationaux d'ici 2027.
• Espagne L'Espagne a vu son nombre d'étudiants internationaux augmenter de 77 % au cours de la dernière décennie et ambitionne de poursuivre cette croissance. À l'été 2025, le gouvernement espagnol a approuvé une procédure d'accès accélérée aux universités pour les étudiants qui s'étaient vu refuser la possibilité d'étudier aux États-Unis en raison des politiques d'immigration restrictives mises en place sous l'administration Trump.

D’après les analystes internationaux, l’Europe devrait continuer à encourager la mobilité étudiante par le biais de mesures politiques telles que la simplification des procédures de visa et d’autres initiatives réglementaires. Cela devrait renforcer la compétitivité de la région et orienter la demande étudiante vers des destinations alternatives.

Asie : Croissance accélérée et meilleures villes étudiantes du monde

Les pays d'Asie et du Moyen-Orient affichent certains des taux de croissance les plus rapides en matière d'intérêt des étudiants internationaux en 2025. Par exemple, les Émirats arabes unis continuent de renforcer leur position de pôle mondial de l'éducation : les données de Keystone montrent une augmentation de près de 90 % de l'intérêt pour les études aux Émirats arabes unis en juin 2025.

D'autres destinations ont également enregistré une forte croissance :

• Malaisie : +64 % du volume de recherches en ligne
• Singapour : +51 %
• Le Japon et la Corée du Sud ont tous deux progressé de manière significative dans les classements mondiaux des destinations d'études les plus populaires.

Globalement, les établissements asiatiques améliorent leurs performances en matière d'inscriptions :

• Niveau licence :45 % des universités interrogées ont fait état d'un nombre stable d'inscriptions d'étudiants internationaux, tandis que 36 % ont enregistré une croissance.
• Niveau post-universitaire :40 % ont maintenu des effectifs stables et 35 % ont accueilli davantage d'étudiants internationaux que l'année précédente.

Autre fait marquant : Séoul se hisse pour la première fois en tête du classement mondial QS des meilleures villes étudiantes 2026, devançant Londres et Tokyo.

Au total, sept villes de la région Asie-Pacifique figurent parmi les 20 meilleures villes étudiantes au monde, selon QS :

• Séoul, Corée du Sud (n° 1)
• Tokyo, Japon (n° 2)
• Singapour (n° 11)
• Kuala Lumpur, Malaisie (n°12)
• Pékin, Chine (n° 13)
• Taipei, Taïwan (n°14)
• Hong Kong (n° 17)

Ces résultats témoignent d'une amélioration significative de l'environnement urbain pour les étudiants, un facteur clé qui renforce l'attractivité globale de l'Asie en tant que destination d'études.

Prévisions clés pour 2026

D’après l’analyse de l’ICEF, plusieurs tendances clés devraient façonner la géographie de la mobilité étudiante internationale en 2026 :

1. Un plus large éventail de destinations au-delà des quatre principales

Le paysage de la mobilité étudiante mondiale évolue progressivement, délaissant les quatre grands pays traditionnels (États-Unis, Royaume-Uni, Canada et Australie) au profit d'un groupe plus large de destinations attractives, souvent désignées sous le terme de « mobilité étudiante internationale ».Big 14 De ce fait, les flux d'étudiants sont de plus en plus répartis entre les pays d'Europe et d'Asie, au lieu d'être concentrés dans un petit nombre de pôles anglophones.

Ce changement est déjà visible dans les classements internationaux, notamment dans les indices des villes étudiantes, où Séoul et Tokyo occupent désormais les deux premières places du classement QS.

2. Croissance continue de la population étudiante mondiale

D'après les prévisions des experts, le nombre total d'étudiants poursuivant des études supérieures à l'étranger continuera de croître, pour atteindre environ 9 millions d'ici 2030 (contre environ 7 millions aujourd'hui). Cela laisse présager une augmentation progressive de la mobilité étudiante en 2026, alimentée par une demande soutenue à long terme en matière d'éducation internationale.

3. Des politiques d'immigration plus strictes dans certaines destinations

En 2025-2026, l'impact du durcissement des conditions d'immigration et de visa reste manifeste dans plusieurs destinations de premier plan, notamment les États-Unis, l'Australie et le Canada. Ces mesures freinent non seulement la croissance des inscriptions, mais incitent également les étudiants à se tourner vers des destinations alternatives offrant un cadre réglementaire plus favorable.

4. Nouveaux facteurs de décision : accessibilité financière et retour sur investissement

Les étudiants font preuve de plus de pragmatisme dans leurs choix. L'accessibilité financière, le coût de la vie et les perspectives d'emploi pendant et après les études figurent désormais parmi les facteurs les plus importants lorsqu'ils choisissent une destination d'études.

En 2026, ces considérations devraient jouer un rôle encore plus important, réorientant davantage les flux d'étudiants vers l'Europe et l'Asie, où les coûts de la vie et le retour sur investissement (ROI) sont souvent plus attractifs.

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